mardi 27 octobre 2009

Être Perreau-isé

Dernier texte sur Yann Perreau dans le cadre de mon cours de critique culturelle. Voici une critique du spectacle du 17 octobre 2009 au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke.

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Habituellement, une première partie donne le ton au spectacle qui suit. Cette fois-ci, on espérait de tout cœur que ça ne soit pas le cas... Après une interprétation a capella d’une chanson de Richard Desjardins, Perreau nous laisse en compagnie d’un de ses protégés, Alex Nevsky, le temps de quatre chansons piano/guitare-voix.

Entracte. Quoi, déjà?!?

Vingt minutes plus tard, Perreau revient sur scène, accompagné de ses quatre musiciens, et entame « Le plus beau rêve », chanson parfaite pour incarner ce que vit l’auteur-compositeur-interprète depuis la sortie d’Un serpent sous les fleurs. Il salue la foule rapidement et s’ensuit une prestation dynamique de « Le marcheur rapide » que l’éclairage vient habilement appuyer.

Sans un mot au public, il enchaîne avec la joyeuse « L’amour se meurt », pièce qu’il présente comme paradoxale, avant de continuer avec sa « chanson-oiseau » tirée de l’album Perreau et la Lune live au Quat’Sous : « Pousse-moi des ailes ». Deux Perreau ont chanté cette pièce : le premier, confortable dans sa bulle, fait graduellement place à celui qui se donne, en cohésion totale avec ses musiciens. Cette vitalité nouvelle retombe dès les premières notes de « Je marche à toi », poème de Gaston Miron magnifiquement interprété, qui introduit la pièce « Invente une langue pour me nommer » chantée à genoux par Perreau.

« Shagala! »

Ce « mot » prononcé, l’énergie, jusqu’ici libérée à petites doses, a explosé. Littéralement. La magie Perreau a fait effet et on a vite pardonné l’entracte en début de spectacle lorsque le chanteur s’est lancé dans une interprétation sexy de « L’arbre dans la ville » (Western Romance). Pour rester dans le ton, Perreau a offert une version western de sa célèbre « La vie n’est pas qu’une salope » (Nucléaire) suivie de « Fille d’automne » (Western Romance) bien servie par l’éclairage aux couleurs de la saison et d’une « Conduis-moi » à l’ambiance très cabaret.

Le public n’a ensuite pris qu’une seconde pour reconnaître « Billie Jean » de feu le Roi de la pop. Le mixage de la célèbre chanson de Michael Jackson à la pièce « Grande brune » était presque aussi impressionnant que le moon-walk exécuté par Perreau. L’effervescence était à son comble pendant « Ma dope à moi » (Western Romance), interprétée dans le style Motown.

Puis, Perreau a quitté la scène sur une note très dansante grâce à l’entraînante « Le président danse autrement » et ses éclairages turquoise et rose rappelant les couleurs de la pochette d’Un serpent sous les fleurs. Mais la mise en scène de Brigitte Poupart ne pouvait se terminer ainsi. Yann Perreau a donc offert, en rappel, ses chansons « Ma chanson la moins finie » et « Le bruit des bottes » avant d’interpréter sa « chanson-bonbon ». « Beau comme on s’aime » a permis à l’artiste de finir la soirée électrisé par un public subjugué qui chantait à tue-tête.

Comme quoi il ne faut pas toujours se fier à la première impression. Sherbrooke a été Perreau-isée.

mercredi 14 octobre 2009

Yann Perreau, part 4

Drôle de cheminement pour rédiger 700 mots, que je me dis. Et une chance que je n'écris pas les heures de début et de fin... (Pourrait être comique pour la prochaine critique...) N'empêche!Des fois, je me trouve pathétique moi-même...

Vous trouverez Yann Perreau, part 1, Yann Perreau, part 2 et Yann Perreau, part 3 en cliquant sur les liens ou en lisant plus bas.
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Et le public n'a qu'à bien se tenir! Un serpent sous les fleurs propose au public une nouvelle facette de la personnalité de l'auteur-compositeur-interprète : "Je voulais que les gens aussi voient mon sens de l'humour. [...] J'ai souvent eu une image de quelqu'un de plus mystérieux - j'ai déjà entendu le mot austère - alors que je suis tellement ouvert et je peux être tellement con!"

Comme l'exprime Perreau, le premier single agit à titre de porte-étandard pour le reste de l'album; c'est lui qui donne le ton, qui affiche l'énergie du disque. Ici, c'est réussi : coloré, dynamique et entraînant, le premier vidéoclip, Beau comme on s'aime, vient appuyer d'une manière assez phénoménale le "tellement con!" lancé plus tôt par Perreau. En effet, ce dernier n'a pas hésité à revêtir un one-piece de lutteur mexicain, ou encore à nous offrir un type danse à peine plus "évolué" qu'au temps du clip Ma dope à moi (Western Romance).
Le vidéoclip permet aussi à Perreau d'aider les gens à l'associer à son produit : "Les gens m'ont vu lentement, ils ont appris à me connaître, mais ça a pris du temps avant qu'ils associent le visage et la chanson. Avec Un serpent sous les fleurs, je voulais aider les gens à associer tout ça : mon nom, le titre de mon album et la chanson."
Et quand je lui ai demandé la signification du titre de son album, il m'a parlé de son clin d'oeil au fait que l'image est de plus en plus importante, mais que souvent, le contenant est super alors que le contenu est vide. Et comme pour alléger la chose, il a ajouté : "Pis en même temps, c'est un titre qui fait rire ben du monde, qui est sexy..."
Yann Perreau et sa tournée Un serpent sous les fleurs s'arrêtera au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke le samedi 17 octobre prochain. Espérons que le chanteur saura conquérir le coeur du public sherbrookois avec son charme particulier, ses mélodies "addictives" et... son "verbomoteurisme"!
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Je vous suggère d'aller faire un tour sur le MySpace de Yann pour visionner ses vidéoclips. Son déanchement est tout simplement "phénoménal" dans Ma dope à moi et Beau comme on s'aime est addictif dàs la première écoute.

mardi 13 octobre 2009

Yann Perreau, part 3

(Me voici de retour après une bonne douche, un grand verre de lait... et une nuit de sommeil, finalement.)

Vous trouverez Yann Perreau, part 1 et Yann Perreau, part 2 en cliquant sur les liens ou en lisant plus bas.

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"Est-ce qu'être un producteur autonome et indépendant apporte quelque chose de plus?" Il me lance d'abord qu'il est l'un des rares artistes au Québec à s'être lancé dans cette aventure et qu'il assume tous ses choix à cent pour cent : il soutient que son produit artistique et poétique - son empreinte artistique comme il l'appelle - vaut beaucoup plus qu'un succès instantané... et éphémère.

Pour Yann Perreau, pas question d'entrer dans le moule pour plaire à "la machine". Loin de s'en plaindre, - il réaffirme assumer ses choix - Yann me rappelle qu'il a trimé dur pour faire sa place, pour enfin voir son public s'élargir : "Je suis fier de ce parcours là : des fois, y a des défis qu'il faut essayer de relever, être persévérant, mais là, tout d'un coup, je sens qu'il y a plus d'attention d'un public plus large que je n'ai jamais eu. Je me sens à ma place et prêt à en donner encore plus."

Yann Perreau, part 2

La suite du post précédent.
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L'utilisation de la langue de Molière n'est pourtant pas ce qui fait de Yann Perreau le chanteur qu'on connaît aujourd'hui. Sa participation au groupe Doc et les Chirurgiens, de 17 à 22 ans, lui a permis de faire des erreurs... et d'apprendre de celles-ci.

À preuve, il a suivi, en 2000, une formation de 245 heures en gestion de carrière artistique au cégep de Rosemont afin de posséder tous outils nécessaires à la réalisation de son premier album (Western Romance) et des suivants. "Mon côté producteur m'aide à épanouir l'artiste que je suis", continue Yann après m'avoir affirmé que chacun de ses trois albums - Western Romance, Nucléaire et Un serpent sous les fleurs - est fidèle à son cheminement, à l'artiste qu'il voulait devenir.
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(À suivre... Faut croire que mon cerveau a besoin d'une pause aux 100 mots.)

Yann Perreau, part 1

[Toujours dans le cadre du cours CRM265 - Critique culturelle.]

Je dois rédiger un portrait à la suite de l'entrevue que nous - les 32 personnes du groupe + le professeur - avons fait avec Yann Perreau le 30 septembre dernier. Comme Word ne m'inspirait pas pour 3 cennes et quart, j'ai décidé de la rédiger ici. Sera-ce plus facile? Aucune idée, mais ça ne coûte rien d'essayer!


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Yann Perreau
Chanson – Électro – Pop
Samedi 17 octobre 2009, 20h
Centre culturel de l’Université de Sherbrooke
2500, boul. de l’Université, Sherbrooke – 819 820-1000


Le 30 septembre dernier, j'ai rencontré Yann Perreau sur la scène du Centre culturel de l'Université de Sherbrooke. En pleine tournée de promotion pour son nouvel album, Un serpent sous les fleurs, ce dernier a été plus que généreux de son temps, de son expérience et... de ses mots!

Parce que Yann Perreau, il les adore, les mots. Et en français, s'il vous plaît! Il avoue sans gêne considérer son produit comme international et sait pertinemment que ne chanter qu'en français lui ferme un nombre considérable de portes. "Tant qu'à écrire des affaires insipides, moi, j'm'amuse avec ma langue", ajoute Perreau comme pour me convaincre que le choix du français n'était pas optionnel.
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(À suivre... Une fois que je serai revenue de mon "stage d'observation" chez Astral Sherbrooke. Gnnn...)

Nebbia : l’inattendu perdu dans le brouillard

Après avoir assisté à Nebbia, troisième volet de la Trilogie du Ciel du Cirque Éloize en coproduction avec Teatro Sunil, une question s’impose : « Cirque ou pas? »

Dès la première intervention du maître de cérémonie, l’ambivalent Gonzalo, le ton est donné : l’humour, pas toujours drôle, fera partie intégrante du spectacle. En ajoutant à cela les performances musicales, vocales, théâtrales et, parfois, acrobatiques des dix autres artistes de la troupe, on obtient Nebbia. Un trop-plein d’arts de la scène qui peut donner le tournis à quelqu’un qui aurait aimé du cirque plus traditionnel. Cette fusion des genres, bien qu’intéressante pour certains numéros, ne permet pas au public d’apprécier l’entièreté de l’oeuvre à sa juste valeur.

Une lueur d’espoir
Et c’est bien dommage! Car la mise en piste et les éclairages sont pour ainsi dire parfaits. Tout l’espace scénique est occupé de manière époustouflante grâce aux mouvements des différents personnages : en hauteur pour les acrobaties aériennes; en largeur lors de l’échange de projectiles d’une coulisse à l’autre; et enfin, en profondeur grâce à des déplacements dans tous les sens.

Une bonne recherche a sans doute été effectuée en ce qui concerne le jeu de lumières qui devait être utilisé. Nebbia, qui signifie brouillard en italien, se devait de posséder une ambiance lumineuse significative. L’éclairage, accompagné d’un nuage de fumée – ou brume –, viendra tantôt des coulisses tantôt du plafond. La projection d’une lumière colorée et d’un rond d’une teinte différente sur la toile d’arrière-scène, lors de chaque numéro, aide à faire passer une idée. En effet, plus le numéro avance, plus le rond se précise : comme si le brouillard se dispersait avec le lever du soleil.

Et que dire du décor et des costumes? Presque toutes les tenues sont simples et blanches et, malgré cela, celles qui devraient être spéciales ne le sont pas. Côté décor, le peu de matériel utilisé n’est pas une lacune, car l’éclairage fournit l’ambiance idéale.

Nebbia : « brouillard » en italien et « OK… pis? » en québécois
Dans sa forme, Nebbia ressemble davantage à une pièce de théâtre à laquelle on aurait incorporé quelques acrobaties qu’à l’inverse : la commedia dell’arte l’emporte sur le cirque plus traditionnel. Mais en voulant aller partout, on ne va nulle part… et l’idée principale se perd rapidement. Tout comme l’intérêt…

Les deux premiers numéros vont dans une même direction puis, ça dérape. Le brouillard masque le fil conducteur et on a vite l’impression d’en avoir manqué un bout. Quelqu’un peut-il d’ailleurs m’indiquer la pertinence du numéro de contorsionniste? Regarder un homme disgracieux prendre la forme d’un bretzel sans raison apparente n’a pas aidé la cause du spectacle qui semblait déjà perdu loin, loin dans le brouillard…

Le rôle de « ciment » du maître de cérémonie entre les différents tableaux est aussi questionnable; la pertinence de ses interventions diminue plus le spectacle progresse, et l’unité du spectacle s’en ressent.

Bref, Nebbia porte bien son nom : un petit peu de tout, perdu dans le brouillard. Et on attend toujours l’inattendu…

Critique rédigée dans le cadre du cours CRM265 - Critique culturelle
6 octobre 2009

mardi 6 octobre 2009

Toujours vivante

Le titre le dit, je suis toujours vivante. Un peu (beaucoup) moins active sur la blogosphère, mais je continue à vous lire.

Déjà octobre.
Déjà 4 mois avec l'Amoureux.
Déjà tout plein de travaux universitaires à remettre.

Je pense à vous souvent. Je me dis que je devrais fermer ici, mais j'en suis tout simplement incapable. (Cause : l'un des rares projets que je mène à « terme » et plus encore...)

J'essaie de trouver quelque chose de pertinent à dire, et je vous reviens.

...

Ah! et puis disons-nous les vraies affaires! C'est tellement plus attrayant de venir ne rien écrire ici plutôt que de rédiger une critique qui sera probablement très raturée par un professeur...